:: Les Lectures du Professeur VENKMAN ::

Bienvenue dans ma bibliothèque! Dans l'optique de laisser une trace parmi les grains de sable qui égrènent ce temps qui passe trop vite; ce Blog me permettra d'abord à moi, lecteur explorateur de l'imaginaire, de répertorier les oeuvres que je déguste à la table de mon chevet, et à vous de venir donner ici vos impressions et vos critiques sur ces mêmes oeuvres...

28 août 2008

Le Jugement de César


Le Jugement de César

auteur : Steven Saylor
éditeur : 10/18
collection : grands détectives
année : 2007

pitch : En 48 avant J.-C., le chaos règne sur le monde romain tandis qu’une guerre sans merci oppose les partisans de César et de Pompée. C’est dans ce contexte troublé que Gordianus le limier navigue vers Alexandrie avec sa femme, dans l’espoir d’y soigner l’étrange maladie dont elle est victime. Mais ce périple n’aura rien d’un voyage d’agrément ! Avant même d’avoir posé le pied en terre d’Egypte, Gordianus tombe entre les mains du plus acharné de ses ennemis, celui que tous nomment encore le « Grand Général » et qui a juré sa perte, Pompée… Pour sauver ceux qu’il aime, le limier aura besoin de toute son intelligence, mais a-t’il toujours la faveur des dieux ?

mon avis : 48 av. JC, Gordianus dit "le Limier" se retrouve ici au mauvais endroit (au large d'Alexandrie), au plus mauvais moment (la décapitation de Pompée par Achillas et la garde du roi Ptolémée), ... "Le Jugement de César", 9ème épisode de cette saga des "Mystères de Rome", nous embarque loin de la Ville Eternelle ; dépaysement total, à la cour du roi Ptolémée et de sa soeur rebelle, une certaine Cléopâtre... Steven Saylor insère son héros, ici vieillissant, dans les événements de l'Histoire véridique, le confrontant aux principaux dirigeants constitués d'un trio mégalomane : Ptolémée, Cléopâtre, et évidemment, César. Ce n'est donc pas une trame à 100% imaginaire, souvent rattrapée par la ligne historique imposée. Pavé de plus de 400 pages, ce roman a pour point positif d'accueillir plusieurs intrigues parallèles. La vraie enquête policière de Gordianus, commandité par César, n'intervenant qu'à la page 300. Mais cette affaire complexe de tentative d'empoisonnement de l'Imperator ne laisse pas sans effet ; un petit bijou de tension, un véritable défi policier, un casse-tête intelligent! Reste le point faible sur lequel Saylor péche : le manque d'ambiance historique ; la où, par contre, l'italienne Danila Comastri Montanari excelle. Ainsi, on regrette le manque de mentions et de dénominations latines ou égyptiennes, le texte demeure parfois trop contemporain, surtout dans ses dialogues. N'est pas spécialiste de la Rome antique qui veut! L'auteur s'offre aussi le luxe d'introduire en filigrane une de ses propres hypothèses sur le triangle amoureux qu'aurait formé Cléopâtre/César/Ptolémée. On lui préfèrera donc plus volontiers les aventures originales de Statius Aurélius par Montanari. Tout de même, cet épisode demeure une mine d'inspirations et d'idées vraiment ingénieuses hors des murs de Rome.


sur l'auteur : Steven Saylor est né au Texas en 1956. Diplômé d'histoire de l’université du Texas, il devient rédacteur en chef du Sentinel de San Francisco, puis agent littéraire, avant de se lancer dans l'écriture. Sa parfaite connaissance de l’Antiquité lui a permis de créer, en 1991, cette série originale des Mystères de Rome, qui comprend déjà dix volumes. Steven Saylor partage son temps entre Berkeley en Californie et Austin au Texas.

La série en français se compose des titres suivants (dans l'ordre) :
  • Du sang sur Rome
  • L'étreinte de Némésis
  • L'énigme de Catilina
  • Un égyptien dans la ville
  • Meurtre sur la voie Appia
  • Rubicon
  • Le rocher du sacrifice
  • La dernière Prophétie
  • Le jugement de César



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06 août 2008

Spes, ultima dea

Spes, ultima dea
auteur : Danila Comastri Montanari
éditeur : 10/18
collection : grands détectives
année : 2006

pitch : Par Jupiter ! En cet été caniculaire de l’an 46 après J.-C., la tranquillité du sénateur romain le plus séduisant de la capitale impériale, Publius Aurélius Statius, semble bien compromise ! Non seulement ce richissime épicurien, qui avait jusque-là préservé jalousement son célibat, se voit poussé au mariage avec une jeune veuve aussi belle que glaciale, mais en plus quelqu’un souhaite sa mort ! Un des rejetons d’une des plus célèbres familles de Rome a d'ailleurs été assassiné à sa place et c’est bien sûr Aurélius qui est chargé par l’empereur et ses collègues de la Curie de mener l’enquête. Avec l’aide de l’incontournable Pomponia, matrone éclairée, reine des racontars, potins et secrets d’alcôve et du roublard Castor, passé maître dans l’art de collecter les informations et d’extorquer de l’argent à son maître, le perspicace Aurélius devra déjouer les pièges les plus perfides pour percer ce mystère et rester en vie…

mon avis : Pas évident de débuter une série par son cinquième épisode, mais force est de constater que cette saga offre une vraie immersion dans la Rome antique et ses aspects liés aux grandes valeurs familiales et glorieuses de l'époque. Danila Comastri Montanari excelle dans la mise en image des moeurs romaines et appui toute son ambiance sur les termes employés en latin et moults détails qui ajoutent une couleur historique et véridique au récit. Spes, ultima dea est donc le cinquième épisode des aventures du patricien Publius Aurelius Statius, décendant de la gens Aurelii, qui s'illustre désormais en tant que sénateur connu et reconnu dans la ville éternelle, sous le règne de Claude César. L'intrigue présente de nombreux personnages ; un peu trop peut-être lorsqu'on aborde les premiers chapitres, mais très vite l'histoire se dilue et le flashback d'une ancienne affaire de bataille en Germanie vingt ans plus tôt vient s'entrelacer à la récente tentative de meurtre sur la personne de notre héros enquêteur... Un roman alletant, dans lequel on se surprend à déambuler aux côtés du sénateur lors de banquets ou des entretiens avec les différents protagonistes. Même si on pourrait lui reprocher un dénouement un peu capilotracté, il donne envie de lire la suite (l'annonce finale de l'évolution de carrière de Publius est alléchante) et surtout les prémices des aventures de ce romain, anti-héros très attachant car si représentatif de l'image que l'on se fait des patriciens. Notons aussi qu'en plus du roman, l'auteur nous offre en annexes un topo sur le risque des incendie à Rome, trois lexiques indispensables (termes grecs & latins, glossaires des personnages historiques, lieux géographiques), en plus d'une carte de Rome et une de la domus d'Aurelius.

(c) photo - Sandro Vannini (corbis)

l'auteur : Danila Comastri Montanari est née en 1948 à Bologne, où elle vit toujours. Après une licence en pédagogie et en sciences politiques, elle enseigne et voyage aux quatre coins du monde pendant vingt ans. En 1993, elle publie la première enquête de Publius Aurélius, Cave Canem, et se consacre dès lors à l'écriture de polars historiques. La série des aventures de Publius Aurélius Statius compte aujourd'hui quatorze volumes.
La série en français se compose, dans l'ordre, des titres suivants:
  • Cave canem
  • Morituri te salutant
  • Parce sepulto
  • Cui prodest ?
  • Spes, ultima dea
  • In corpore sano
Le prochain et septième opus à paraitre le 04/09/2008 s'intitulera "Mors Tua".


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